La Nuit Européenne des Chercheur.e.s : partages et rencontres entre publics et scientifiques
À la découverte de la Nuit Européenne des Chercheur.e.s…
La Nuit Européenne des Chercheur.e.s a lieu depuis 2006 fin septembre. Le dernier vendredi du mois, chercheurs et publics se rencontrent pour échanger, partager et discuter autour des sciences. Cet événement à dimension européenne se déploie dans 16 villes françaises. Pour Bordeaux, Cap Sciences gère sa coordination, et l’accueille dans ses murs.
J’ai déjà pu participer moi-même à plusieurs éditions, comme chercheuse, mais aussi bénévole ou encore public, visiteuse. Et, à chaque fois, je n’ai jamais été déçue ! Je pense d’ailleurs que c’est mon événement de communication scientifique préféré…
Pour autant, aujourd’hui, ce n’est pas moi qui vais vous en parler. Je laisse la parole à Blandine de La Rochebrochard, chargée d’événements et chargée et de mission Sciences avec et pour la société à Cap Sciences. Elle va nous expliquer en quoi consiste ce rendez-vous et comment il s’organise. Cerise sur le gâteau, vous découvrirez également une partie du beau programme…
Alors, pourquoi j’espère bien vous voir le 29 septembre 2023 ?
Blandine et Cap Sciences, une belle histoire depuis 15 ans
Permettre aux scientifiques et aux publics de se rencontrer et d’échanger
Blandine de La Rochebrochard est arrivée à Cap Sciences, il y a 15 ans. Elle y faisait alors son stage de fin d’études en communication (l’ISIC à Bordeaux). À l’époque, elle ne se destinait pas spécialement à un métier scientifique. Elle pensait alors plutôt faire de la programmation de spectacles vivants, en particulier pour le jeune public. Pourtant, c’est finalement une connaissance qui va lui conseiller d’appeler Cap Sciences. Elle y a donc fait son stage de fin d’études pour accompagner l’organisation de la Fête de la Science. Depuis, elle n’est jamais partie…
Cap Sciences, je vous en ai parlé plusieurs fois, c’est l’un des quatre centres de Culture Scientifique Technique et Industrielle (CCSTI) de Nouvelle-Aquitaine. Il fait partie d’un réseau qui permet de réaliser des actions sur le territoire pour les publics. C’est un lieu physique, puisqu’il se situe sur les quais du nord de Bordeaux. Cap Sciences abrite différentes animations et expositions. Il présente réellement un savoir-faire en termes de production, d’ingénierie, de conseils extérieurs et, bien sûr, de vulgarisation et de médiation scientifique. D’ailleurs, 2024 signera les 30 ans de la structure !
Cap Sciences, c’est aussi un média, à travers Curieux! qui propose de nombreux contenus scientifiques sur les réseaux sociaux, mais pas que ! Et bien sûr, Cap Sciences c’est également un endroit où ont lieu de nombreux événements, comme la Nuit Européenne des Chercheur.e.s… C’est Blandine qui coordonne pour Cap Sciences ce beau projet !
Mettre en relation scientifiques et publics : le cœur de mission de Blandine de La Rochebrochard
En 2022, l’université de Bordeaux a été labellisée « Sciences avec et pour la société » par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI). Dans ce cadre, de nombreuses actions de médiation et de valorisation de la recherche sont portées et construites par Cap Sciences et l’université de Bordeaux.
À Cap Sciences, Blandine est donc chargée de missions Science avec et pour la société et chargée des événements à vocation scientifique. Son cœur d’activité s’inscrit réellement dans la mise en relation entre les scientifiques et les publics. Parmi ces derniers, on trouve aussi bien le grand public, que les scolaires… Quant aux actions, elles se passent aussi bien à Cap Sciences que sur le territoire.
Blandine ne vient pas d’un cursus scientifique. Loin d’être un handicap, ce bagage est au contraire une force ! Cela lui permet en effet de se mettre à la hauteur du grand public. Elle peut accompagner les scientifiques et leur faire expliquer leurs travaux de façon simple. Grâce à cela, Blandine peut les aider à travailler de façon plus ludique et accessible.
La Nuit Européenne des Chercheur.e.s est une des nombreuses actions de cette mise en relation, public-chercheurs.
Retour de la Nuit Européenne des Chercheur.e.s le 29 septembre 2023
Un événement européen
La Nuit Européenne des Chercheur.e.s est un événement européen, impulsé par la Commission Européenne. Elle a lieu le même soir, dans 130 villes, à travers toute l’Europe. En France, 16 villes ont déposé un projet commun auprès de la Commission. Chaque année, ces projets ont un thème : celui de 2023 est « Nos Futurs ».
Il faut effectivement trouver un nouveau thème pour chaque année. Celui-ci doit être suffisamment général pour permettre à toutes les sciences d’être représentées, ainsi, chaque discipline peut se l’approprier.
Les 16 villes françaises ont également des dispositifs de rencontre communs. En revanche, elles proposent également des animations qui leur sont spécifiques, en fonction de leurs laboratoires. La Nuit Européenne des Chercheur.e.s est vraiment là pour favoriser des rencontres singulières entre individus. Ce sont des rencontres plutôt intimistes avec des hommes et des femmes de sciences, passionnés par leurs recherches. Cependant, ils ont aussi une vie du quotidien et des centres d’intérêt plus « classiques »… Les chercheurs sont des gens comme nous !
À Bordeaux, tout se passera à Cap Sciences !
Un tissu scientifique bordelais
Certes, c’est le lieu d’accueil, pour autant, Cap Sciences n’est pas seul pour cet événement. Blandine coordonne ainsi le projet avec plusieurs autres acteurs et actrices. Il y a tout d’abord les équipes de Cap Sciences (communication, logistique, accueil et animateurs), mais également des partenaires scientifiques indispensables.
En effet l’événement est réalisé en partenariat avec l’université de Bordeaux, le Centre Inria de l’université de Bordeaux, l’Université Bordeaux Montaigne, la délégation Aquitaine du CNRS, le centre INRAE.
Ces partenaires permettent la mobilisation des chercheurs et la valorisation de recherches variées, qu’il s’agisse de projets européens ou non. Ce sont en général une centaines de chercheurs, tous mobilisés sur des dispositifs différents selon leurs sensibilités et préférence de formats d’échange.
De nombreuses animations pour mettre à l’honneur les sciences
Il y a plusieurs animations phares qui se dérouleront à Bordeaux. On trouvera notamment le « Speed Searching », qui permet de rencontrer plusieurs scientifiques à la suite. Les publics découvrent ainsi de nombreuses disciplines. Le « Bouche à Oreille » consiste à répéter une information transmise par un scientifique une dizaine de fois. On peut ainsi observer comment cette information se modifie et pourquoi. Cela permet également aux scientifiques d’être plus clairs et de s’assurer qu’on ne déforme par ses propos.
Il y a également les « Rencontres dans le Noir ». Le chercheur rentre avec le public dans la salle incognito, ce dernier l’entend parler, sans savoir de qui il s’agit. Cependant, cela lui permet d’être attentif à ce qui est dit. Il y aura aussi plusieurs stands avec des expériences, des manips… Toutes seront présentées par différents laboratoires et permettront de découvrir plusieurs disciplines. Les doctorants reviendront également pour présenter le concours Ma Thèse en 180 Secondes. Des étudiants du master communication scientifique de Bordeaux (de l’association Dealer de Sciences) démarreront leur émission « Sciences à l’Antenne » sur la radio associative Radio Campus Bordeaux 88.1.
Enfin, cette année verra une nouvelle activité. Il s’agit d’une animation « Parle-moi du Futur » où un chercheur racontera ses recherches… Puis, il s’arrêtera de parler et le public essaiera de deviner la suite en l’écrivant sur des cartes. Que proposera le public ? Il y aura également l’animation « Imaginer les futurs » où un chercheur présentera une œuvre ou un domaine de culture qui fait écho à son travail, sous la forme de mini-conférences de 10-15 minutes.
Des moments forts à ne pas rater !
Le petit plus de cette année : une grande expérience participative « La Grande Synchr’eau » qui comme son nom l’indique, portera sur l’eau. Coordonnée à Toulouse par des chercheurs du Toulouse Biotechnology Institute INSA, cette expérience sera déployée dans les 16 villes françaises.
Pendant la soirée, le public est invité à récupérer un kit de prélèvement d’eau. Il sera invité dès le lendemain, le week-end du 30 septembre et du 1er octobre, à prélever des échantillons dans différents points d’eau : flaques, étangs, lacs, rivières, fleuve… Les résultats seront à envoyer au laboratoire de Toulouse. Ce dernier analysera tous les prélèvements et pourra ainsi réaliser une cartographie de la qualité de l’eau à l’échelle nationale.
Enfin, la soirée se clôturera avec un spectacle. « Rovers », créé par la compagnie « 10 Secondes et des Brouettes » est un spectacle humoristique qui nous projette dans la conquête martienne.
Bien sûr, on n’oublie pas le petit moment plaisir ! Cap Sciences aura donc aussi sa buvette, au 2ème étage, ainsi qu’un food truck à l’entrée pour se régaler autant les neurones que les papilles !
La Nuit Européenne des Chercheur.e.s, une logistique bien rodée
Une organisation à plusieurs temps et plusieurs vitesses
Lorsque les organismes de sciences déposent un projet à la Commission Européenne, ils le déposent pour 2 ans. Ainsi, l’année dernière a vu le dépôt du thème « Imprévu » (édition 2022) et « Nos Futurs » pour 2023. À présent, les structures travaillent déjà sur le projet de 2024 – 2025.
Les relations et les liaisons avec les laboratoires se font tout au long de l’année. Cependant, dans les faits, la première coordination avec les partenaires se met en place au mois de mars. Ces premiers échanges permettent de les informer de la nouvelle thématique retenue et s’organiser tous ensemble. La mobilisation des chercheurs peut alors démarrer.
Autres chantiers : celui de l’implantation du site, tandis que l’équipe de communication démarre en juillet. Elle prépare alors des flyers, des affiches… L’été permet de prendre le temps de la création pour que tout soit prêt pour la rentrée. En outre, pour ce qui est de la promotion, chaque ville bénéficie également d’une journée carte blanche qui lui permet de parler au niveau national de son propre événement.
Le Jour J de la Nuit Européenne des Chercheur.e.s : marcher et s’adapter
Pour une soirée réussie, il faut avoir des yeux et des oreilles partout. Il faut être capable de gérer les besoins des personnes. Il faut donc parfois avoir des plans B… F et faire preuve d’adaptation face aux imprévus… Car il y en a toujours !
Dans tous les cas, le secret, c’est d’avoir des talkies-walkies pour être en lien les uns avec les autres. Mais aussi, et surtout, de bonnes baskets, parce qu’il y en a des allers-retours à faire dans les escaliers de Cap Sciences ! Blandine nous rassure cependant, jusqu’à présent, elle n’a jamais eu affaire à de grosses catastrophes…
La logistique, c’est aussi prendre soin des estomacs ! Eh oui, il faut assurer un service traiteur pour la grosse centaine d’intervenants (chercheurs et organisation). Cela veut dire le trouver, le faire venir… On ne peut pas y faire l’impasse, car c’est bien agréable de faire une pause gourmande. C’est aussi offrir aux chercheurs un temps de pause et d’échange informel pour se découvrir entre eux.
Et après la Nuit Européenne des Chercheur.e.s ?
Une fois l’événement terminé, il faut prendre le temps du bilan. Des étudiants du master de communication scientifiques feront passer des questionnaires pour sonder les publics. Cela permettra de réaliser une analyse locale et nationale, puisque ces questionnaires sont les mêmes pour chaque ville. On étudie ainsi la typologie des publics, les animations qui marchent le mieux, la durée de présence, la catégorie socio-professionnelle des visiteurs… Très souvent, Cap Sciences accueille entre 500 et 600 personnes sur cette soirée.
Vous ne pouvez pas être présents le 29, ou votre ville n’accueille pas l’événement ? Il vous est malgré tout possible de rencontrer des chercheurs depuis votre canapé dès le mardi 12 septembre, avec du « Speed Searching » en ligne. N’importe qui pourra donc se connecter de n’importe où et pourra échanger avec des scientifiques de toute la France, voire de l’étranger.
Finalement, pourquoi faut-il que vous veniez absolument ?
S’il n’y a qu’une chose à lire sur cet article, c’est bien ce paragraphe ! Il faut que vous veniez le vendredi 29 septembre prochain ! Tout d’abord parce que c’est l’occasion de la rencontre et de la surprise. La possibilité d’avoir de vrais échanges singuliers avec des scientifiques passionnés… Ce sera peut-être aussi la découverte de nouvelles vocations.
Si vous êtes du côté de Bordeaux, participer à cette soirée, c’est aussi l’occasion de profiter d’un lieu comme Cap Sciences. Un lieu dédié à la médiation prêt à susciter en vous la curiosité et l’envie de science !
Parce que c’est ça la cœur de la Nuit Européenne des Chercheur.e.s : les rencontres et les échanges ! Venez et laissez-vous émerveiller…
[…] avec qui j’ai eu la chance de travailler quand j’étais médiatrice scientifique chez Cap Sciences, ce compte offre des informations originales et très pertinentes sur les […]