De la vulgarisation efficace ? Suivez le guide !
La vulgarisation, une technique innée ? Nous en avons déjà parlé, les actions de communication scientifique (dont la vulgarisation scientifique fait partie) ne sont pas toujours évidentes. Pour la plupart des personnes, ce n’est pas toujours facile de communiquer et de vulgariser leurs propos. Il faut savoir s’adapter à son audience, savoir expliquer les termes utilisés, illustrer les savoirs… Des techniques particulières qu’il faut connaître et utiliser de manière appropriée.
Alors, pas de panique ! Déjà, sur ce blog La Science En Passant, vous trouverez plusieurs articles qui pourront vous aider. Et, pour compléter ces ressources, cette fois, je laisse la parole à différent.e.s communicant.e.s scientifiques qui vous offrent leurs trucs et astuces. Les 5 actions qui sont essentielles selon ces professionnel.le.s…
Bien entendu, je serai également ravie de connaître vos bonnes pratiques ! Donc, n’hésitez pas à les partager en commentaires de cet article…
Comment vulgariser facilement et efficacement ?
1. Pour bien vulgariser, il faut connaître ses publics
Avec ce premier conseil, nos 5 communicant.e.s sont unanimes ! Mais j’y pense, je ne vous ai pas présenté ces professionnel.le.s de la vulgarisation scientifique. Pour vous guider aujourd’hui, je vous propose de découvrir les bonnes pratiques de Vanessa (alias vb_science), de Steven (alias Carchanocif, qui a déjà pu s’exprimer sur ce blog), de Maud (alias l’auteure Alexis Demey), de Sophie Yvon (alias Docteur Popy, que vous avez aussi pu découvrir sur le blog) et d’Agatha (alias le Le Nid de Pie). Pour en savoir plus sur leurs actions, n’hésitez pas à consulter leur site internet ou leurs réseaux sociaux.
Je suis parfaitement d’accord avec cette bonne pratique. Pour une vulgarisation efficace et pertinente, il faut bien savoir à qui on s’adresse. Qui sont les personnes auxquelles on s’adresse ? Quel est leur âge ? Leurs centres d’intérêt ? Leur niveau d’étude ? Connaître ces informations permettra d’adapter son discours aux différents publics cibles. On saura quel niveau de savoir utilisé, quels termes il faudra expliquer…
Connaître son public permettra aussi d’avoir un discours pertinent et percutant. On pourra en effet utiliser des références communes qui parleront tout autant au communicant.e qu’aux personnes visées. Cela aidera donc à ancrer de manière concrète les connaissances transmises, tout en intéressant plus facilement son audience. On crée donc plus de liens avec les publics. Attention donc à utiliser des références connues de ces publics ! Agatha a notamment observé, lorsqu’elle faisait ses actions de médiation scientifique au Musée d’Orsay, qu’il fallait adapter les dessins animés Disney cités. Eh oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, tous les enfants d’aujourd’hui ne connaissent pas Bambi ou Le Roi Lion !
L’intérêt de la communication, c’est aussi d’échanger et de partager. Et, plus on partage et on échange, plus on pourra aussi apprendre de ses publics, ce qui implique qu’il faut donc bien prendre en compte les remarques ou rectifications qui peuvent être proposées. Il n’y a aucune honte à se tromper et c’est enrichissant d’apprendre des autres !
2. Attention à ses sources pour une vulgarisation de qualité
La vulgarisation scientifique consiste, par définition, en la transmission de savoirs et de connaissances. Il faut donc que les éléments transmis soient les plus fiables possibles, ce qui implique de bien vérifier et croiser ses sources !
Il faut donc bien choisir les endroits utilisés pour ses recherches documentaires : site internet, magazines (web ou papier), livres… Regarder qui sont les auteur.e.s, comment iels ont réalisé leurs expériences, avec quels échantillons, quels méthodes… Si ce sont des sources déjà vulgarisées, par qui ? Comment ? Partagez des informations qui sont bien validées par la communauté scientifique et, si possible, essayez de donner différents points de vue s’il y a des débats. Maud nous met notamment en garde avec les documentaires. Souvent, ils ne présentent qu’une seule hypothèse scientifique et ce n’est pas toujours celle qui fait consensus. En science, il faut toujours avoir plusieurs hypothèses ! Soyez aussi transparent.e.s et faites connaître vos sources, cela aidera votre audience qui saura aussi où chercher. Car c’est là aussi l’intérêt de la vulgarisation : rendre autonomes les publics dans leur recherche d’informations.
Les sources peuvent aussi provenir directement des personnes qui créent les savoirs. Ce qui implique de ne pas hésiter à échanger avec les scientifiques ! Sur un sujet, on ne maîtrise pas toujours tous les points et les chercheur.e.s sont souvent content.e.s lorsque l’on s’intéresse à leurs travaux. En outre, échanger avec elles et eux est très enrichissant et aide aussi à trouver de nouvelles idées de sujets.
Enfin, il faut se tenir au courant des dernières avancées sur le sujet que l’on va traiter, la science avance vite et elle ne nous attend pas !
3. Vulgariser, c’est communiquer !
Raconter une histoire
Une fois qu’on a identifié le public à qui on s’adresse et qu’on est sûr de ses sources, il faut entreprendre l’action de vulgarisation ! Et, là encore, nos communicant.e.s ont plusieurs conseils pour vous !
La vulgarisation scientifique, c’est avant tout de la communication. Donc, il faut utiliser les bonnes pratiques de la communication ! Et, parmi elles, on trouve notamment le fait de raconter une histoire. Ce qu’on appelle aussi le « storytelling » est très intéressant pour diffuser les savoirs, puisque cela permet d’accrocher les publics. On retient en effet mieux lorsqu’il y a une histoire, un contexte qui est livré avec les connaissance. Et cela aide également à montrer que les sciences ne sont en aucun cas décorrélées de la réalité, au contraire, elles s’inscrivent dans notre vécu, dans notre quotidien. Les sciences sont partout et donner du contexte permet de le montrer !
Illustrer sa vulgarisation
Raconter une histoire passe également par des illustrations. En effet, on dit souvent qu’un bon dessin ou schéma est mieux qu’un long discours. Ces illustrations peuvent être « réelles » (dessins, schémas, photos…) ou plus abstraites, comme des métaphores ou des exemples concrets. On aidera alors les publics à développer des « images mentales », les fameux « ah oui, je vois !« .
Utiliser des « fun facts » est aussi un moyen très intéressant pour accrocher les publics, ils adorent ce genre de message, surtout si le sujet traité est long et ardu. Maud vous livre notamment un exemple qu’elle utilise lorsqu’elle donne un cours. Elle doit en effet faire comprendre à ses étudiants ce qu’est le « scramble » (un type de compétition qui pourrait se définir comme le fait d’obtenir le plus de ressources possibles en étant le plus rapide) et le différencier du « contest » (compétition qui se définit comme la défense de ressources).
Elle fait ainsi référence à la crise COVID : quand les gens se jetaient sur le PQ pour en ramasser le plus vite possible, c’est la compétition « scramble », ensuite, quand ils défendaient leur chariot plein pour ne pas se faire piquer le PQ, c’est la compétition « contest » ! Un exemple qui donc parle à tout le monde et qui permet aux étudiants de comprendre et de se souvenir.
4. De la vulgarisation pour rendre les sciences compréhensibles
Le rôle essentiel de la vulgarisation scientifique est bien de rendre les sciences compréhensibles et accessibles à toutes et tous. Pour cela, il faut donc faire simple et être clair.e. Même si le sujet est compliqué, il faut trouver les moyens pour l’expliquer avec beaucoup de clarté. Pour Docteur Popy, cela passe notamment par des phrases courtes, des exemples… La compréhension passe aussi par l’échange et le partage. Il ne faut pas hésiter à créer de la conversation avec le public (échanges, partages, questions-réponses, commentaires sous un post…), cela aide à casser les barrières que l’on a parfois entre les sciences et le grand public. Et, là-encore, la proximité va aider à la compréhension !
D’ailleurs, humaniser le discours, la prise de parole, le texte ou la vidéo aide aussi à créer ce lien avec les publics. Ces derniers se rendent ainsi bien compte qu’il y a des hommes et des femmes derrière ces actions de vulgarisation. En revanche, il faut faire attention à certaines formulations. Évitez notamment d’utiliser des phrases du type « mais ça, vous le savez sûrement ». En effet, cela peut vexer ou mettre sur la touche ceux qui n’avaient pas cette information.
Pour une bonne vulgarisation, il faut aussi bien choisir le message que l’on souhaite faire passer. Quel est l’objectif de ce projet de vulgarisation ? Qu’est-ce que l’on veut que les gens retiennent ? C’est une question qui se pose plus particulièrement lorsque la communication est orale. On s’aperçoit alors que les personnes ne retiennent au maximum que 3 points. Il faut donc réfléchir à ces trois points et les répéter de façon concise lors de la conclusion.
Pour autant, simplifier ne veut pas dire « faire des stéréotypes ». Il faut donc faire attention à ne pas trop simplifier et veiller à bien garder un discours juste et rigoureux.